Grèves des bagagistes : un chaos en prévision pour cet été
Avec la pénurie de personnel que traverse le secteur aérien, de très nombreuses perturbations sont à prévoir dans les aéroports français et européens cet été. En plus du nombre considérable de retards et d’annulations de vol, sont aussi à craindre de très longs temps d’attente au sein des aéroports.
Les syndicats des bagagistes ayant déposé un préavis de grève à durée indéterminée débutant le 1er juillet, au même moment que d’autres syndicats des professions du secteur, il était prévisible que le service de bagages soit extrêmement perturbé. Cela n’a pas loupé : la semaine dernière, le tri des bagages était tellement ralenti que 7000 valises n’ont pas pu partir à temps.
Ce préavis de grève, déposé par les entreprises de sous-traitance de l’aéroport Charles de Gaulle courait encore du mercredi 13 au dimanche 17 juillet 2022, mais a récemment pris fin, des accords ayant été trouvés.
La révolte des bagagistes découlait à l’origine des très nombreux licenciements ayant eu lieu pendant la crise sanitaire mais s’était enflammée avec les grèves aéroportuaires et le chaos qui les accompagnent : d’innombrables avions étant en retard, les bagagistes, déjà en sous effectif, se retrouvaient à devoir gérer simultanément les bagages en retard et les bagages à l’heure, dégradant encore davantage leurs conditions de travail.
Une menace réelle
Depuis la grève des aéroports parisiens de début juillet, 35 000 bagages n’ont pas été traités correctement : bloqués pendant des jours à l’aéroport de Roissy, le chaos vécu par le personnel au sol était sans précédent. Finalement réacheminés pour la majorité d’entre eux, ces derniers ne sont pas forcément encore arrivés à destination : « réacheminés » sous entendant seulement que ces derniers ont quitté Roissy.
À l’aéroport d’Heathrow, à Londres, plusieurs milliers de valises et de sacs sont restés empilés ou répartis en file indienne au milieu du vaste hall des terminaux 2 et 3 pendant de longues heures début juillet et certains passagers ont dû attendre plusieurs jours pour les récupérer. Les voyageurs ainsi que le personnel rapportent un chaos jamais vu dans l’enceinte de l’aéroport.
Le même type de scènes ont eu lieu à l’aéroport de Schiphol, à Amsterdam en mai dernier, période marquée par de nombreuses grèves de personnel dans les aéroports et pendant laquelle 16 000 bagages s’étaient retrouvés coincés dans l’aéroport sans pouvoir retrouver leurs destinataires à temps, faute de personnel.
Droits des passagers en cas de retard, perte ou dégradation de leurs bagages
- Vos droits en cas de bagages retardés
Un bagage sera considéré comme en retard à partir du moment où il vous est livré ultérieurement à votre sortie de l’avion. Dans cette situation, il est préférable de déclarer immédiatement le bagage comme absent auprès du guichet de la compagnie aérienne ayant assuré votre vol, afin qu’elle puisse commencer à le chercher. Il ne faut pas attendre d’être rentré de vacances pour le faire.
Vous avez 21 jours à compter de la date de mise à disposition du bagage pour effectuer votre réclamation écrite au transporteur, il sera impossible d’effectuer une demande une fois le délai dépassé.
En termes d’indemnisation, les passagers dont le bagage a été livré en retard pourront se faire rembourser, sur présentation d’une facture, des dépenses de première nécessité qu’ils ont dû avancer entre temps (produits d’hygiène, sous-vêtements).
- Vos droits en cas de bagages perdus
Un bagage sera considéré comme perdu si le transporteur le déclare comme tel ou s’il n’est toujours pas arrivé à destination au bout de 21 jours. Cette situation ouvre droit à une compensation allant jusqu’à 1200 euros par passager.
Comme dans le cas d’un bagage retardé, il est indispensable de signaler la perte à la compagnie aérienne dans les plus brefs délais.
- Vos droits en cas de bagages endommagés
Un bagage sera considéré comme endommagé si ce dernier à été abîmé ou détruit pendant son transport. Le passager peut dans ce cas demander le remboursement du prix de la valise et des biens abîmés par le transporteur. Dans cette situation, il est nécessaire d’écrire à la compagnie aérienne sous 7 jours suivant la réception de votre valise si c’est la Convention de Montréal qui est applicable (vols des compagnies de l’Union Européenne) ou sous 3 jours suivant la réception de la valise si c’est la Convention de Varsovie qui s’applique. Il vous faudra cependant fournir des éléments concernant les biens endommagés durant le transport tels que des photos ou des factures.
Les textes internationaux applicables en cas de détérioration ou de perte de bagages sont la Convention de Varsovie et la Convention de Montréal.
La Convention de Varsovie s’applique peu importe la nationalité de la compagnie aérienne, à un vol entre deux États si l’un des États au moins n’a pas ratifié la convention de Montréal.
La Convention de Montréal cependant ne s’applique qu’à un vol entre deux États l’ayant ratifiée, ainsi qu’à tous les vols des compagnies de l’Union Européenne, quelque soit leur destination.
Les plafonds de responsabilité sont établis en unités de compte du Fonds monétaire international dites DTS (Droits de Tirage Spéciaux) et peuvent peuvent s’élever à :
– 1000 DTS, équivalent environ à 1268 euros par passager pour la convention de Montréal
– 17 DTS par kg de bagage, équivalent à environ à 21,5 euros par kg pour la convention de Varsovie.